#ChallengeAZ (2019) – Y comme Yonhawski

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Pour cet avant-dernier article, j’ai fait le choix de vous parler non pas d’un de mes SOSA mais d’un collatéral par alliance. Pourquoi ce choix?

Tout d’abord car son nom de famille commence par un Y et c’est de bonne augure pour l’article sur la lettre Y du Challenge AZ. Mais, blague à part, aussi et surtout parce que ce cousin germain par alliance de ma SOSA 29 (Marie Rose Ramella) m’a paru tellement atypique que je me suis dit que l’histoire l’avait façonné dans l’optique qu’un jour j’écrive un article sur lui.

Cristofano YONHAWSKI est un marin pêcheur né à Gênes le 02/05/1842 de père inconnu… et de mère inconnue.

Porter un nom dont la consonnance évoque fortement les pays d’Europe de l’Est en plein XIXème siècle à Gênes, c’est déjà remarquable. Mais en plus ne pas avoir de parents officiels, c’est encore plus surprenant.

Autant ce lointain cousin me fascine, autant j’ai eu beaucoup de mal à mettre la main dessus. Pour la simple et bonne raison que l’écriture de son patronyme par des italianophones puis des francophones est une performance artistique d’une créativité sans égale.

La première mention de son existence, j’ai pu la constater dans le fameux « Mandato speciale » qui a déclenché chez moi le virus de la généalogie (cf lettre I). Il s’appelait alors Cristoforo JOCASCHI. Il était présenté comme le mari de Teresa Maria RAMELLA, né à Gênes et pêcheur de profession.

Source : Archives familiales

Louis RAMELLA, père de Teresa Maria, (et accessoirement frère de Jean-Baptiste, mon sosa 58, cf lettre R), ayant émigré en France dans le Var, après la naissance de ses quatre filles et le décès de son épouse Maria Angelica NEGRO, j’avais l’intuition de pouvoir retrouver des traces de ce Cristoforo Jocaschi dans des actes varois.

Mais à chaque fois que je me suis plongé dans les tables décennales, j’ai été de déception en déception. Suite aux dernières vagues d’indexation, j’ai prié ardemment pour que je puisse retrouver le marin gênois, mais en vain.

Les années ont passé, et très récemment, je suis tombé sur un contrat de location passé entre la Compagnie des Salins du Midi et une certaine « veuve CHRISTOFORO Yocasti », se faisant appeler un peu plus loin Madame CHRISTOFORO.

Source : Archives familiales

Changement de fusil d’épaule : CHRISTOFORO c’était donc le nom de famille!!! Mais, Yocasti : quel prénom singulier. Mes yeux ont brillé de mille feux devant les perspectives nouvelles qui s’ouvraient à moi. Mais ce feu d’artifice oculaire fut de courte durée, car la réussite n’a pas été davantage au rendez-vous.

Et puis, j’ai confirmé le célèbre adage de Jean-Louis Beaucarnot : « Filae, c’est magique », et ce sans percevoir la moindre indemnité de ce célèbre site.

En réalité, le Cristoforo JOCASCHI ou le Yocasti CHRISTOFORO que j’ai cherché par monts et par vaux s’appelait Cristofano YONHAWSKI, c’était un fait. Un vrai mutant patronymique.

Signature (par un tiers) – Source : Dossier de naturalisation – CARAN (avec l’aide du Fil d’Ariane)

Car par miracle les tables décennales sont passées au vert et m’ont permis d’accéder à l’acte de mariage daté du 15/01/1883 et célébré à Hyères. C’est ainsi que j’ai pu découvrir l’absence d’ascendance de mon nouveau chouchou généalogique.

Le 14/01/1891, Cristofano et son épouse Teresa Maria ont été naturalisés français. Le dossier de demande de naturalisation laisse transparaître un certain nombre d’informations.

Sans parents et vivant depuis 26 ans en France, Cristofano considère depuis bien longtemps la France comme sa patrie. C’est ce qu’il communique au Garde des Sceaux dans une lettre rédigée par un tiers, lors de sa demande d’acquisition de la nationalité française.

Dossier de naturalisation – Source : CARAN (avec l’aide du Fil d’Ariane)
Dossier de naturalisation – Source : CARAN (avec l’aide du Fil d’Ariane)

Cristofano décède à Hyères entre 1913 et 1922.

Fort de ces découvertes je me suis mis en quête de descendants YONHAWSKI, mais comme si le coup de pouce obtenu pour débusquer Cristofano avait déjà été un grand effort des dieux de la généalogie, ma recherche n’a pas abouti pour le moment.

Lors de sa demande de naturalisation, il était décrit comme marié sans enfant. Mon espoir de mieux le comprendre par sa descendance s’amenuise donc.

Pour le moment. Tout comme pour le mystère lié à sa conception. Mais pour conclure sur une référence télévisuelle : « Je l’aurai un jour. Je l’aurai ».

10 commentaires

  1. Super, continuez à chercher et à être tenace. Au bout d’un moment ça fini par payer. J’ai mis 20 ans à trouver le cousin de ma belle-mère parti au Canada en 1907, il y a 112 ans. Ce n’est pourtant pas très ancien.
    La généalogie n’est elle pas une affaire de patience !!
    Bravo pour vos articles

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  2. Les personnes qui choisissaient le nom d’un enfant trouvé avaient parfois beaucoup d’imagination… JOCASCHI me fait penser à jocasse…
    Il est certain que l’orthographe de ce patronyme a subi bien des outrages au fil des documents, mais sur la signature je lis plutôt YONKAWSKI, ce qui serait cohérent avec la prononciation italienne de JOCASCHI (si on excepte le N apparu d’on ne sait où).

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