Il y a certains de mes ancêtres dont je suis tellement fier que je crains parfois que l’admiration que j’éprouve à leur égard rende l’histoire de leur vie bien trop romancée et lisse pour être réelle.
C’est le cas de mon arrière-grand-mère : Clarice RIGHI, ma SOSA 15.
Clarice naît le 23/05/1894 à Montefiorino, près de Modène, dans une Italie unifiée depuis près de 30 ans. Cette même Italie qui connaît une croissance démographique exceptionnelle au XIXème siècle, poussant bon nombre de ses ressortissants sur les routes, en direction des pays voisins, dont la France.
C’est dans ce contexte que Clarice pose ses valises en France à l’âge de 14 ans, ne sachant ni lire ni écrire dans sa propre langue, ni même parler le français.
Une fois arrivée, elle n’eut qu’un seul objectif en tête, s’exprimer dans le langage de Victor Hugo, et apprendre à lire et écrire dans cette langue. Non seulement elle réussit à atteindre ce but seule en parfaite autodidacte, mais une fois adulte, Clarice fut capable de s’exprimer dans un français sans accent.
Elle ne parlerait plus italien, à l’exception des fois où son frère, mineur de bauxite à Gardanne lui rendrait visite. Sa langue d’origine n’a donc pas été transmise à ses descendants.
Elle épousa François DAUMERGUE le 28/06/1919 à Hyères.
Bien que François possédait des ascendances italiennes, jamais elle n’aurait épousé un Italien, jugeant la culture de son pays d’origine trop patriarcale pour ses envies de liberté et d’émancipation.
Etait-ce au point de devenir une Française à part entière? A ce sujet les sources dont je dispose diffèrent.
Lors d’une demande à la sous-direction de l’accès à la Nationalité Française du Ministère de l’Intérieur, il m’est indiqué que Clarice Righi n’a pas acquis la nationalité française.
Paradoxalement, en 1956, sur sa carte d’immatriculation et d’affiliation à la Sécurité Sociale du Var, il est indiqué une nationalité française, sous le prénom francisé de Claire.
Alors? Italienne ou Française?
Qu’importe. Française, Italienne ou même les deux, Clarice Righi reste pour moi un modèle de réussite. Capable, illettrée, d’émigrer dans un pays dont elle ne connaissait pas la langue et d’apprendre à lire et à écrire dans cette nouvelle langue.
Si aujourd’hui les Italiens sont considérés comme nos frères européens, n’oublions jamais qu’il n’y a pas si longtemps de cela, de lourds préjugés étaient véhiculés sur eux, comme celui de voler le pain des Français. Parler l’italien était une honte pour les immigrants. Ceci a certainement expliqué la volonté de Clarice de maîtriser la langue de Molière.
Grâce à elle j’ai compris que d’être fier de son pays n’est pas incompatible avec l’idée qu’une part de nous provienne d’un ailleurs.
Son émigration a fait de ses descendants, dont je fais partie, des Français comme n’importe quels autres Français. Son sacrifice a fait ce que nous sommes, a fait de moi ce que je suis. Elle est et restera pour moi une héroïne, l’incarnation du rêve français du début du XXème siècle.
Comme elle a l’air fier au bras de son François ! Effectivement un modèle de réussite et d’intégration, mais qui n’a pas dû se faire sans mal ni sans courage !
Bel hommage à votre aïeule.
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Merci infiniment pour ce commentaire.
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Encore un très bel article, tu peux être fier d’elle. La photo de couple est juste sublime.
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Merci Christelle, ce commentaire me touche beaucoup.
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Volontaire, décidée, courageuse.
Sur la photo de couple, je note la main de Clarice sur l’ épaule de son époux.
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Superbe commentaire. Tous ces retours sur cette photo de mes arrières-grands-parents me font réaliser toute la modernité et la beauté de ce cliché. Je prends beaucoup de recul grâce à ça. Merci beaucoup.
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[…] la lettre Q sur ma SOSA 15, Clarice Righi, je vous propose de rester dans la thématique de l’immigration […]
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un bel hommage, pour une femme d’exception qui méritait de ne pas rester « invisible »
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Vraiment très touché par ce commentaire. Merci.
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[…] En numéro 2 : Montefiorino (MO, Italie). Fief d’une partie de mes ancêtres italiens et dotée d’une histoire forte, cette commune représente une part importante de mon identité. (cf lettre Q) […]
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Un très beau billet, sur une femme de caractère, à n’en pas douter ! La photo de couple est magnifique !
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Merci beaucoup pour ce commentaire!
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Quel bel hommage ! Et quel joli couple !
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[…] articles que je me devais d’écrire : Q comme Quinze (SOSA 15) et V comme Vanesse et sa […]
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Magnifique hommage. Un texte qui laisse bien transparaître ton attachement à cette ancêtre. J’adore les photos !
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Un bel hommage, écrit avec respect pour cette femme hors du commun.
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[…] Résoudre le mystère de la nationalité (ou des nationalités) de Clarice Righi […]
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[…] SOSA 15, je la connais bien, c’est Clarice Righi, sur laquelle j’ai écrit un article au mois de novembre dernier. De là à connaître son aïeul sept générations au-dessus, il y a […]
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Quelle belle destinée ! Je l’avais raté mais ravie que tu l’ai repartagé !
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Merci Céline!
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[…] le mystère de la nationalité (ou des nationalités) de Clarice Righi 😞 : Aucune avancée sur ce […]
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